mardi 23 avril 2013

DES GRENIERS aux LABYRINTHES...

Titre étrange, n'est-ce pas, pour ma nouvelle chronique ?

En fait, à la faveur d'un visite récente à la cathédrale de Chartres,

La reconnaissez-vous?
Les verrières du choeur






















je vous livre mes premières réflexions sur le labyrinthe, notamment celui que j'ai pu y voir, dans son contexte.

Labyrinthe de la Cathédrale de Chartres




Dans l'Antiquité, la légende veut qu'un labyrinthe se trouvait dans le palais crétois de Minos où était enfermé le Minotaure, d’où Thésée ne put sortir qu’à l’aide du fil d’Ariane. 
On retient donc essentiellement la complication de son plan et la difficulté de son parcours.
Le labyrinthe est, essentiellement, un entrecroisement de chemins, dont certains sont sans issue et constituent ainsi des culs-de-sac, à travers lesquels il s’agit de découvrir la route qui conduit au centre de cette bizarre toile d’araignée. La comparaison avec la toile d’araignée n’est pas exacte car celle-ci est symétrique et régulière, alors que l’essence même du labyrinthe est de circonscrire dans le plus petit espace possible l’enchevêtrement le plus complexe de sentiers et de retarder ainsi l’arrivée du voyageur au centre qu’il veut atteindre.

Symbole d’un système de défense, le labyrinthe annonce la présence de quelque chose de précieux ou de sacré. 
Il peut avoir une fonction militaire, pour la défense d’un territoire, d’un village, d’une ville, d’un tombeau, d’un trésor : il n’en permet l’accès qu’à ceux qui connaissent les plans, aux initiés donc. D'où les très nombreux développements (à se perdre) ésotériques, alchimistes, cabalistiques, etc...
Les plus vastes se trouvent dans les cathédrales françaises ::PoitiersAmiensArrasAuxerreReimsBayeuxChartresMirepoixSaint-OmerSaint-Quentin,Toulouse.
Le labyrinthe y est toujours situé du côté ouest, la direction d'où viennent les démons (l'ouest, où le soleil disparaît, représentant la direction de la mort). Ne pouvant se déplacer qu'en ligne droite, les démons étaient ainsi piégés avant d'arriver au chœur.

Cathédrale d'Amiens

 Il a une fonction religieuse de défense contre les assauts du mal : le mal est non seulement le démon, mais aussi l’intrus, celui qui est prêt à violer les secrets, le sacré, l’intimité des relations avec le divin. 
Le centre que protège le labyrinthe sera réservé à l’initié, à celui qui, à travers les épreuves de l’initiation, à savoir les détours du labyrinthe, se sera montré digne d’accéder à la révélation mystérieuse. Une fois parvenu au centre, il est comme sacré ; introduit dans les arcanes, il est lié par le secret.
Dans les cathédrales, il est aussi évoqué le symbole du pèlerinage terrestre vers la Jérusalem céleste...interprétation moins forte, solide et pertinente (dans le contexte) que la précédente.
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Sur le plan psychologique, le labyrinthe symboliserait nos peurs et nos anxiétés les plus profondes, ainsi que des interdits réprimés ( Le Minotaure représentant notre nature primitive et animale).  A creuser...
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Château de Merville : une idée de sortie...
Jusqu’à la Renaissance, les labyrinthes de déambulation étaient un objet de spiritualité et ne se trouvaient que dans les édifices religieux. 
Ce n’est qu'à partir du xvie siècle que des méandres de bosquets se répandent dans de nombreux jardins d’Europe apportant au labyrinthe une dimension profane : le plaisir de se perdre.
Cette représentation a donné lieu à de magnifiques compositions végétales : c'est dans le parc du Château de Merville, aux portes de Toulouse, que se trouve le plus grand Labyrinthe de buis d'Europe, classé Monument Historique.


Magnifique labyrinthe de la très belle villa palladienne de Pisani stra (Vénitie).

En littérature, si certains écrivains, comme Borges, valorisent cette figure et les mystères de la vie,  d'autres,  comme Vincent Message, écrivent « le labyrinthe est un des symboles les plus puissants dont la littérature dispose pour figurer un environnement hostile à l’être humain : les difficultés de parcours s’y matérialisent sous forme d’obstacles physiques, l’impasse y représente l’erreur, tandis que l’adversité abstraite peut y devenir un danger de mort des plus concrets. »
Mais... le titre de cette chronique, me direz-vous...??
Devant ce labyrinthe, dans la cathédrale de Chartres, je n'ai pas connu une conversion , je n'ai pas fait un chemin spirituel mais, inversement, je crois avoir cerné, parcouru et achevé un chemin de perte, de tout ce qui est mauvais, néfaste, sinistre.
Je crois avoir senti, identifié, par mon écriture, les flux, les courants, les rythmes, les lumières, radicalement différents, qui sont à l'oeuvre, lorsque je me situe dans les "greniers de ma mémoire" (voir sur mon blog), c'est-à-dire dans la zone "haute" de ma mémoire, de ma vie et mes souvenirs...et non plus, terre à terre, emprise dans un labyrinthe...

ET POUR FINIR, UN TRÉSOR D'ARCHIVE, UNE PERLE : 
le dessin de mon fils, à 6 ans, si généreux, si coloré et spontané , intitulé :
"LABYRINTHE, AVEC TRÉSORS POUR MAMAN..."



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