mardi 28 juillet 2015

GALERIE D'AUTRES PORTRAITS

Avez-vous apprécié la première galerie ?
Peux-être vous y êtes-vous retrouvé?
Je vous emmène, on tourne à droite,
Pour une autre visite de ce long couloir
De ma mémoire, les yeux fermés.




Félix rugbyman (3)


La force de Goliath
Les cheveux blonds, longs et bouclés de David
Beauté forte dans l'éclat adolescent.
La loi de l'équipe pour emblème
L'intelligence rusée pour manœuvre
La boue et la sueur comme vérité.
Il a rêvé devant les professionnels
Heureux avec le C.O.
Voyageant avec sa tribu du S.C.M.
Forgé par ce sport de brutes
Passionnant, exaltant et exigeant
Une part de ton identité est là
Dans la mêlée.


Simon à l'école (3)

Rebelle, le visage ouvert
Sans aucune méchanceté
Simon se révolte
Veut pousser les portes
Les limites
Forcer les mots
Tester la solidité du cadre
Se frotter aux brimades et punitions
Cela ne lui fait pas rebrousser chemin
Doux et sensible, il peut s'écrouler
Tenant dans ses bras sa chatte « Nana »
Qui, complice, l'accompagne à l'école
Au grand dam de madame « Morelle ».
Là : un groupe de copains
Mais surtout la blonde Marina
Avec laquelle il invente jeux et chemins.
Tout un chapelet d'années passées au village
Dans les bois, les chemins, les ruisseaux
Sur la place avec les rollers.
Si vite mûries
Tramées dans la transgression
La rébellion à la confiance aimante maternelle !


Maman A.

Le pas déboîté de celle qui m'a appris à marcher.
La force, la volonté et le courage pour pallier aux
Maladies, morts, faiblesses des siens.
La parole qui court pour attraper chacun
Et renvoyer à tous.
Moi, si différente et elle, si proche.


« Marthe, Marthe, tu t'inquiètes
et tu t'agites pour bien des choses .
Une seule est nécessaire ».
 Saint Luc 10,38-42.

H., mon père.

Moi, ta fille quémandeuse
Sans considération ni reconnaissance.
Et toi, me faisant héritière
Me transmettant ton respect de la nature
Toutes tes observations conciliantes
Recherchées, rapides et attentives.
L'inoubliable chant du rossignol
Que tu m'as fait connaître
Chaque mois de juin
Me ramène à toi
Au puits et à son bosquet de lauriers.
Penser à toi, qui n'est plus tout près,
Lorsque je parle seule
Que je me bats avec quelque démon
Malvenu.
Les prés et les forêts, les champs de blé et d'orge
Les grands noyers et les ginkgos que tu as plantés
Tous sont un hymne et une louange
A ta terre éternelle.

 « Il a fait sortir nos pères du pays d'Égypte
pour nous donner une terre ruisselant
de lait et de miel ».
Livre de Baruch 1,15-22.


Sœur G.

Robe blanche et long chapelet de bois,
Tourne et s'incline à la chapelle.
Au delà du voile et de l'habit,
L'essentiel devient visible :
La parole, les gestes et le visage.
Nul fiel, nulle violence, nulle grimace,
Geneviève prie, étudie et travaille.
Que les Saints que tu peints t'accompagnent
Et escortent Saint Dominique !

Sœur J.-B.
« Votre force sera dans le silence » (cf Is 30,15)
Heureuse Jean-Baptiste
Au regard si précis
Au sourire si intérieur
Aux mots si choisis
A l'écriture si calligraphiée !
Grâces pour sa communauté
Pour le troupeau de brebis non égarées qu'elle mène
En pasteur et bergère de toutes ses vies, vocations et mémoires,
Précédant Celui qui était, qui est et qui vient.
Qu'as-tu demandé
Le jour où tu t'es donnée,
Et à chaque étape ?
La miséricorde de Dieu
Et la vôtre.


Saint-Dominique à Prouilhe : 8 août 2013

Dominique
« Aimant le Christ
Méprisant le siècle »
Paradoxe d'une vie sainte
Opérée de vertus en prières
De louanges en fidélité vécue
A la parole de Dieu.
Fascinant de douceur et de tendresse
De ferveur et de prédications.
Tu connais la proximité de Notre Père
« Plus utile à tes frères à présent,
Après ta mort
Que de ton vivant sur cette terre de Fanjeaux »
Baignée de la lumière de Celui qui nous fait vivre.
Relie-nous à Lui
Par l'étoile
De nos jours et nos nuits.


Notre-Dame de Prouilhe. Sœur A.

Chante, psalmodie, donne le ton
Ses yeux semble regarder à
L'intérieur d'elle-même
Et son si fin sourire
Lisse son visage blanc
Nulle ride, nul creux
Autour de ses yeux
Proche de celle, de Celui
Qu'elle désire contempler
Ses cheveux blancs
Son voile noir
Illuminent la douceur de ses traits
Quel repos de la voir
Quelle paix de l'entendre
Parler et chanter !

Monique 

A l’aise avec toi-même
Tranquille et confiante, ton Dieu
T'a consacrée.
Sensibilité pure et enfouie,
Ne laisse aux autres que la surface
De paroles et propos,
Et au cœur, l’essentiel.
Paisible, t'es-tu emportée une seule fois ?
Comme la fourmi, travailleuse, solitaire,
Et fédérée.

Sœur N.-M.

Chanter et jardiner.
La musique, la voix,
Les plantes, les arbres et les outils.
Bienveillance sur le grand jardin,
Sur les cantiques et les psaumes,
Sous la croix de Saint François.
Bienheureuse Clarisse,
Dans le cortège de vos Sœurs et Frères,
Avec la simplicité du travail
Fait et refait,
Et du repas toujours communautaire.



J. C.

Cher Père, voici ta fille :
Réunis au nom de Celui qui Est
Devant les photos pour
Une bénédiction
Sur le Chemin
Entrepris.
Regard d'une force unique,
Animé de la Vie-même,
Tes paroles sont comme des onguents.
Puisses-tu toucher les mains de ton Saint vénéré
Ce Charles auquel tu ressembles tant !
Et que Dieu protège ton Amour !

« Proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps,
dénonce le mal, fais des reproches, encourage,
mais avec une grande patience et avec le souci d'instruire. »

Deuxième lettre de saint Paul Apôtre à Timothée 3,14-17.4,1-2.

C.

Claudine parle
Philippe pense
Claudine rit
Philippe écrit.
Que serait Claudine sans Philippe?
La vie de Claudine sans Philippe n'est
Pas une vie.
Tout depuis tant d'années :
Le premier lieu lors des premiers jours
La rencontre lors de l'An neuf
Et le reste, chaque jour composé, associé,
Mêlé inextricablement.
Nécessités d'être, avec lui.
Compositions d'existences.


P.

Comment imaginer Philippe
Sans Claudine
Sans sa protection
Sa vigilance quotidienne des
Gestes matériels et nécessités de la vie.
Écrire sur Philippe en vient à parler
De Claudine
Et inversement, inéluctablement.
Non que ces deux-là soient liés à la vie à la mort,
Mais c'est comme une association qui ne peut se défaire des
Habitudes, des plans fixés à l'avance,
Des décisions de l'une
Et de travaux de l'autre.
Nul enfant n'est venu troubler
Le roulis de leurs nuits
Ni de leurs jours.

Le chat y a suffi.


 A.M.

A. sans amour profond.
Tout s'est écroulé
L'orgueil, la patience, la sagesse aussi.
Il a fallu une bataille finale,
En ordre dérangé, armes fatales
Pour pacifier tant d'années
Où deux ne faisait qu'un
Puis trois et quatre.
A nos fils,
Merveilleux rescapés
Du naufrage extrême
De notre croisière
Malmenée par les vents.
« Son amour, c'est ma vie
Mais à quoi bon rêver?
L'illusion de l'amour
N'est pas l'amour trouvé. »
(Chanson de Delphine;
Michel Legrand).

samedi 20 juin 2015

Galerie de portraits-1

Portraits sur mon cahier noir
Comme sur un tableau noir
Voici les portraits de personnes rencontrées
Comme des esquisses, vite ébauchées
Instantané d'émotions variées
Palette de mes jours et de mes nuits
Traits de visages ou d'êtres retrouvés
Dans les mascarons des façades
Du musée des beaux-arts de Dijon
(en particulier)


Tout d'abord, B. qui m'a inspiré en premier cette galerie.


B.

Toute une vie ; toute une enfance.
Petits pieds précipités,
Mains et gestes discrets.
Et à présent, le seul battement des cils
Comme épanouissement de l'âge mûr.
Murmures, précisions, mutismes,
Effacement volontaire, silence de protestation :
Le regard triste et limpide,
La bouche et le buste sensuels
Comme une fleur de
Véronique.


D.

Le rire et les tourbillons.
Les paillettes dans les rayons du soleil de l'Afrique.
La force de caractère et le travail ne te
Lâcheront pas.
Exister pour travailler, aimer et
Éduquer Jeanne.
La liste s'allongera.
Tu resteras à courir.

J.

Cheveux teintés et pose de "Star du Havre",
Tu ris, en penchant la tête en arrière.
Mais oui, c'est très drôle
D'écrire, de vivre, d'enseigner.
De longs foulards en frivolités féminines,
Tes pas sont mesurés,
Ton écriture amoureuse
Et les ami(e)s, jamais oublié(e)s.


L.
Avec ses poneys pas paumés du tout
Dressés pour ne pas devenir des poneys tamponnés
Al Jahmal, Câline, Noémie et Diabolo,
Des mots, des galops, des trots,
Les mêmes rires et délires,
Dédiés à ses chevaux, ses femmes
Ses enfants
Et ses copains de bringue.
Un peu déglingue,
Mais toujours l’œil,
Et le bon mot,
Droit, direct et cavalier.


Jean-Louis (posthume)

La tête penchée, cherchant à comprendre,
La blague lâchée, suit un chapelet drôle
Faisant secouer ses épaules en rigolant.
A la main, toujours une cigarette allumée
Consumant son travail, son souffle de vie
Mais pas ses angoisses ni ses doutes.
"Toi, le frère que je n'ai jamais eu"
Frère comme on manque son ombre
Comme on passe juste à côté de paroles et de
Gestes sincères.
Mais le regard a suffi, jusqu'au bout.


Félix (1)

Né premier un jour initial
Vigueur à grandir
Splendeur de tes premiers mots
Et intelligence de tes propos.
Puisse ton Saint t'apprendre
La patience, la liberté, l'honnêteté
Et l'Amour,
Que j'ai égrenés en toi.
Félix, si surprenant, si mâture
A jamais mon enfant.

Félix nucléaire (2)

Il y eut les inventions
Les très nombreuses explications
Sur les avions de chasse
Sur le moteur à quatre temps
Et les figures en BMX
Technique et sciences physiques
Ont pris le pas, avec les maths.
Calculs, analyse et stratégie
S'associent dans ses propos
Clairs, efficaces, cohérents.
Tu évolues là où tu es à l'aise
Ingénieux ingénieur du nucléaire !
Que ta démarche ne t'éloigne jamais
Des premières découvertes des premiers pas :
Libre, précoce, intelligent, confiant
Lumineux.

Simon (1)
La ruse, la tendresse et l'énervement
Comme couleurs de tempérament.
Hyper-sensible, Simon-de-Montfort-Massip :
C'est lui mon lecteur.
Il a mené sa barque
Contre vents et marées
Courageusement.
De ses belles boucles brunes et longues
A sa tonsure militaire
Il va d'un extrême à l'autre
Fidèle aux siens.

Madame l'hôtesse d'accueil à la banque

Blonde, elle a du peps'
Et je ne manque pas d'observer
L'élégance de ses chemisiers
Au décolleté juste correct,
Les bijoux nécessaires et accordés
Les bracelets en or qui garantissent
Le sérieux de la banque
et les montants qu'elle écrit sur le bordereau.
Le maquillage n'est pas surfait.
Tout est dans la tenue,
Ferme sans ordre
Digne sans hésitation
Polie sans condescendance.
Tout un art naturel et sobre
De l'accueil.

Simon (2) à Autun

Tenue bleue et béret si impeccables
Allure dynamique et ferme.
Souvenirs de forêts, de pentes et de boues
A coup sûr d'efforts très physiques
De questions qui ne se posent plus
D'un corps autre que celui de l'adolescence
D'un chef de corps si cadrant et droit.
Simon parait avoir fait un parcours
D'endurance qui le grandit
Lui enlève toutes tensions, hésitations et
Violences.
Le voilà, avec son "père-tradi" :
Puisse-t-il être plus près de notre Pater familias,
Notre grande famille qui est celle de
L’Humanité,
Que la Vierge protège en son manteau !
Vie de groupe
Vie de troupes
Communauté de chambrée
Temps rythmé.
Amitiés viriles et fortes
Travail accompli
Ardeur du courage
Évidence de la politesse
De la cohésion.
Cela lui manquera, à présent,
Dans la vie quotidienne.
Il est là dans une communauté
Telle que je rêve d'intégrer
Celle-là militaire
Celle-ci religieuse
Essentielles.

Caissière du supermarché

Sa tête semble avoir été posée
Sur ses épaules
Tant l'artifice l'a modelée.
Teinte blonde, mise en plis
Longs cils et rimmels
Rouge à lèvres et fond de teint
Qu'y a-t-il comme
Détresses
Là dessous ?
Les grands yeux bleus perdus dans le vide
Ne disent plus bonjour
Peut-être un au-revoir permanent ?

Jeannot Montagné

La démarche d'un géant
De celui qui a travaillé dur
Maîtrisé sérieusement
Et jardiné amoureusement.
Il a des propos directs
Une voix puissante
Des mains qui coupent
et tranchent.
C'est un roc, un chêne
Planté face à la
Montagne Noire.
Priant au Désert
L'œil humide.

Pas de A.Le.

A Paris,
En dehors de lui
C'est fini
Les souvenirs sont vides
Le présent à Paris sans lui, toujours
Me portent ailleurs.
Il n'est plus, oublié à Paris
Absent
Partout
Une ombre, des traces, des pas
Mais pas de paroles
Nulle émotion
Aucun sens
Pages tournées par le vent
Par la pluie
De la nuit d'été.
 « Tu ne connais pas Paris
Tu ne m'y as pas connue ».


Servante d'autel : un ange

Il est des visages inconnus
Qui pénètrent à première vue
Jusqu'à l'âme
Au creux du cœur
Devant lesquels on reste bouche-bée, aimanté.
Force de leur pureté
Profil grec, lisse mais non enfantin
Traits simples et droits
Grands yeux

Comme dessinés par Matisse.
J'ai lu le visage de Margot
Dans son intensité
Souhaitant, ô combien !
Que le temps ne l'altère
Que le Seigneur qu'elle sert
Ne fasse que préserver sa finesse volontaire
A chaque âge de sa vie
Tout en songeant
Ici-même
Aux traits de mes quinze ans...


Eric C.

Avec son nom comme un voyage
Il est féerique.
Il prend sur lui tous les mots usés,
Maltraités, criés, handicapés, murmurés,
Emmurés et surtout improvisés que
Nous agençons sans composition,
Décomposant avec douceur
Nos attitudes et expressions.
Il nous mime
Et nous rimons tous
Par touches
Alchimiste des êtres cadencés
Des mots écoutés
Ses yeux au regard empreint d'une
Lueur existentielle d'inquiétude
Effleurent
Nos gestes d'écriture.
Savant slameur magnifiant nos spleens !