mardi 30 octobre 2012

TERRE D'ENFANCE : hommage à IDA, de la petite fille aux allumettes aux fleurs de la petite Ida...


Aux détours des phrases, dans "Mando" ou les "Greniers originels : les grains de blé", vous vous souvenez peut-être du grand tilleul, lieu de la rencontre avec Mando, ou bien du grand grenier à blé interdit aux jeux des cousins-cousines ?
C'est là, la ferme de mémé IDA.
Dans "Terre d'enfance", j'ai consacré un tableau entier à "Ida" (p.34)
.
"J’ai longtemps cru que le conte de la Petite fille aux allumettes l’évoquait et voyais ainsi ma grand-mère m’accueillant, dans un hypothétique hiver glacial, moi, la petite fille perdue et abandonnée dans la neige, allant se réchauffer sur sa large robe de laine et sur ses genoux
consolateurs, dans la maison céleste bleutée.
Je me demandais si la petite Ida qui valsait dans mon livre de contes avec les grandes roses n’était pas l’histoire oubliée de ma grand-mère…
Ida… mémé Ida; les images remontent à la mémoire et la sensation des lieux : la ferme avec ses hangars et ses étables..."


Mais pour ce qui est de la photo,  je vous dois une petite explication sur ce  bébé et ces trois femmes:


Le bébé est ma grand-mère, Ida, sur les genoux de sa jeune mère, encadrée par sa soeur (à gauche en haut) et sa mère  (donc ma bisaïeule..à la mine si sévère).
Belle composition de quatre femmes, et pour cause, nous sommes en mars ou avril 1915...
Ce qui est très émouvant est de savoir que cette photo a été retrouvée sur le corps de Ernest Maurel, mort en 1915 à Bois-le-Prêtre (http://fr.wikipedia.org/wiki/Combats_du_Bois-le-Pr%C3%AAtre), photo rétrocédée à la famille par un camarade du front et du même village.
Ernest Maurel est le père du bébé (mon arrière grand-père, vous suivez?) et il devait rentrer peu de temps après en permission chez les siens, pour connaître ce bébé, sa fille (ma grand-mère).



Quelques mois auparavant, voici leur photo de mariage, si simples, les mains unies devant Dieu, si graves...







Ces quatre femmes ont donc ensuite dû faire face à l'adversité ; mémé Ida, mère de 8 enfants , a toujours incarné cette force, le courage au quotidien d'avancer, de garder enfants, petits enfants et troupeaux...
Au gré de mes lectures d'enfant, des contes, elle a pris le visage de la grand-mère de la Petite fille aux allumettes (illustrations des contes d'Andersen, Casterman, 1945) :


- Grand-mère, s'écria la petite, grand-mère, emmène-moi. Oh! tu vas me quitter quand l'allumette sera éteinte: tu t'évanouiras comme le poêle si chaud, le superbe rôti d'oie, le splendide arbre de Noël. Reste, je te prie, ou emporte-moi. 
Et l'enfant alluma une nouvelle allumette, et puis une autre, et enfin tout le paquet, pour voir la bonne grand-mère le plus longtemps possible. La grand-mère prit la petite dans ses bras et elle la porta bien haut, en un lieu où il n'y avait plus ni de froid, ni de faim, ni de chagrin: c'était devant le trône de Dieu. 




et celui de la Petite Ida et de ses fleurs qui vont au bal.















- Eh bien ! sais-tu ce qu'elles ont ? dit l'étudiant. Elles sont allées au bal cette nuit, c'est pourquoi elles sont fatiguées. 
- Mais les fleurs ne savent pas danser ! dit la petite Ida. 
- Si, quand vient la nuit et que nous autres nous dormons, elles sautent joyeusement de tous les côtés. Elles font un bal presque tous les soirs. 
- Est-ce que les enfants ne peuvent pas y aller ? 
- Si, dit l'étudiant. Les enfants de fleurs, les petites anthémis et les petits muguets. 
- Où dansent les plus jolies fleurs ? demanda la petite Ida. 
- N'es-tu pas allée souvent devant le grand château que le roi habite l'été, 
où il y a un parc délicieux tout plein de fleurs ?

http://fr.wikisource.org/wiki/Les_Fleurs_de_la_petite_Ida_(Andersen-Soldi)





lundi 22 octobre 2012

PREMIER SALON POUR UN PREMIER LIVRE : heu-reu-se !

Tout d'abord, laissons parler les photos :

Le salon débute. Sereine.  Merci Joëline!



L'auteur et une de ses muses, la première.
Parmi mes nombreux amis, me voici avec la si chat-leureuse Hélène!
Voir?
Je me trouve sur la gauche, après la table blanche (là où il y a du monde...) en train de faire une dédicace.

Fin du salon : remarquez-vous à quel point le nombre de mes livres a diminué...?



Alors, un immense merci à : Patricia, Joëline, Evelyne, Dominique, C. Carayol, Josiane, Hélène, Isabelle, Monique et Josette, Philippe, Josette, Jean-Luc, Françoise et Brigitte, Mimi et Annie, Nicolas, Elodie, Montsérat, Magali, sa maman, Sophie, Marc, Sergio, Brigitte, Florence, Aline, Babeth, Anne-Marie, Mireille, Claude et Nicole, Erik et Monique, Michèle, Claire et tous ceux, nombreux, que j'oublie, dans un tourbillon de ma mémoire ; à la dame qui voulait à tout prix m'acheter mes aquarelles ; à ceux qui connus, sont passés en jetant un regard, sans dire bonjour (si, si...quel manque de savoir-vivre!), à ceux qui n'étaient pas présents mais l'étaient très fortement, à l'évidence, avec le livre ; à tous ceux que j'aurais aimés voir (non, je ne suis pas insatisfaite!) : que mon recueil et ma dédicace, à vous, creusent en vous des sillons de joie créatrice!
Pour moi, grâce à ces deux premières : premier recueil, premier salon, mon envie ou besoin d'écrire prend un premier envol, tout en étant persuadée que la magie des premières fois n'opère que dans le temps. Mon partage de mémoire, mes autofictions prendront de l'ampleur. Mes projets sont nombreux et mon oeil plus vif que jamais.
Comme Françoise,dans un grand sourire, au micro, alors que plus personne ne l'entendait présenter son livre, je vous dis que je vous aime et attends de vous de nombreuses, franches, sincères et intelligentes réactions à la lecture de ma Première Terre d'Enfance et de ce blog!
Alors, à vos plumes...c'est votre tour.

samedi 13 octobre 2012

SI VOUS SOUHAITEZ EN SAVOIR PLUS SUR MA "TERRE D ' ENFANCE"...



Venez me retrouver au Salon du livre de Pont de l'Arn, le dimanche 21 octobre de 9h à 19 h., où je suis invitée pour vous présenter mon recueil et vous le dédicacer.

Alors, au plaisir du partage de l'écriture et... de l'enfance.

Et en cadeau ou en pâture, un petit extrait :


"Mais si tu étais restée un peu là, un petit peu plus, n’aurais-tu pas l’étrange sensation aujourd’hui, que c’est après ton enfance que le temps a pris le dessus sur sensations et saisons ?Que l’enfance était le temps béni sans avant ni après, dans l’insouciance d’une harmonie charnelle avec la nature, en dehors de toute mort ?"



Et allez visiter le site de l'association organisatrice du salon  J'M LIRE :

lundi 8 octobre 2012

TERRE D'ENFANCE : UNE LOUANGE TERRESTRE


Au chapitre 13 de mon recueil, mes "Vacances éternelles" sont introduites par une citation de l'écrivain, poète et théologien Jean Bastaire : 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Bastaire


Les vacances dans la ferme de mon enfance,
je savais qu'elles m’apportaient le paradis.
Je n’avais pas besoin de le savoir.
Je le vivais dans un trop plein de plaisir.

Pour enrichir l'univers de "TERRE D'ENFANCE", le moment est venu pour moi de vous  présenter cet intellectuel chrétien, et pour cela, quoi de mieux que de l'écouter ?






mardi 2 octobre 2012

DEUX DES QUATRE GRENIERS de TERRE D'ENFANCE...


"Le grenier est l'endroit le plus élevé de la maison, il correspond donc à notre cerveau, celui qui enregistre et qui mémorise. Ici sont stockés toutes les informations et tous les souvenirs, les premières émotions et sensations. Ici se trouve le matériel nécessaire à l'imaginaire. Mais ici rien n'est enfoui, il n'y a pasl'humidité ni l'obscurité de la cave. Le grenier appartient au domaine du conscient. Le rêveur qui visite son grenier, parcourt le temps de son histoire et des souvenirs, conscient de la poussière du temps.
Cependant, si ce grenier est trop encombré, il est important de faire un peu de ménage pour ne garder que ce qui a une réelle valeur. Il faut se débarrasser des toiles d'araignée, des vieilles malles, des souvenirs qui empêchent la lumière de pénétrer plus intensément. C'est l'esprit trop encombré, incapable de voir bien clairement les choses, qui est représenté par un grenier où trop de choses s'accumulent."

                                                            

Extrait de Terre d'enfance

Greniers originels : les grains de blé 


(...)Là, entre les puissants et fragiles murs de terre sèche se trouvait la précieuse récolte de blé, puis d’avoine et  de maïs non égrené. Des planches fixées à des poutres telles  des troncs d’arbres séparaient les grands tas de grains.

Nous ne devions pas nous y amuser : il   fallait préserver le labeur de l’année, des moissons et le bien des jours à venir.
Mais quel plaisir de sautiller pieds nus dans le blé, d’essayer de s’y tenir debout, s’y enfoncer ou y baptiser ma cousine sous une pluie de grains !(...)





Extrait de Terre d'enfance : 

Âge mûr : archéologie de l’abandon





   Chaque objet, tissu, meuble, papier me faisait inventer un moment révolu de cette maison, un bout de vie de ses habitants… Tous ces pas échoués dans ce grenier m’envahissaient. À présent, j’entendais des pas dans l’escalier de bois…C’était mon jeune fils, déguisé en chevalier, faisant le siège de sa future maison et venant délivrer sa mère de ses compagnons imaginaires, oiseaux de malheurs ou lâches prétendants, emportant avec cette demeure une part de son futur passé. 
Encore des abandons dans cette maison au passé proche, en travaux incessants, retravaillée par nos soins pour être livrée à de nouveaux tourments : chantier, travaux, abandons, oublis, objets enterrés.(...) 




(...) Ce grand grenier renfermait un petit pigeonnier intérieur : autour d’une petite fenêtre, contre les murs, des casiers en dalles de calcaire, hypothétiques nids, que mon jeune fils transforma en zone interdite, réservée à ses jeux d’apprenti chimiste.
Des petites fenêtres aux carreaux tenant par un clou
rouillé, on trouvait le ciel et une large vue sur le jardin, les montagnes de thym et de cistes, les toits
environnants, la silhouette des cyprès se balançant avec le vent marin. C’était une sorte de tour de guet, de surveillance et de poste de retrait, imaginant là une bibliothèque pour un pan d’éternité…(...)